L’architecture du projet est guidée par une réflexion sur la relation entre l’homme et la nature, comme l’a évoqué Richard Scoffier : « Une architecture à la fois discrète, urbaine, et performante qui cherche simplement à positionner l’homme dans un paysage adamique, sans s’embarrasser de questions formelles. » Cette citation devient le fondement conceptuel de notre intervention, où chaque élément architectural est justifié par son utilité et sa performance écologique.
Le projet prend en considération le site naturel complexe, marqué par un fort dénivelé. La volumétrie du bâtiment se développe ainsi de manière organique, en dialogue avec la topographie. Les plateformes des différents niveaux s’étagent selon la pente du terrain, respectant le niveau naturel du sol afin de minimiser les terrassements et l’impact environnemental. Chaque étage adopte une forme spécifique, générée par la rencontre entre la géométrie naturelle du sol et les besoins fonctionnels internes.
Cette morphologie générative permet non seulement une meilleure intégration dans le paysage, mais aussi une optimisation des ressources et de la gestion énergétique. L’ensemble des volumes se positionne dans une logique d’adaptabilité, avec des toitures végétalisées qui prolongent visuellement la canopée environnante, tout en apportant une isolation thermique naturelle.
Le dialogue avec la nature avoisinante est essentiel au projet. En continuité avec la forêt adjacente, l’architecture s’ouvre sur une succession d’espaces extérieurs, offrant une transition progressive et fluide entre le bâti et son environnement. Les espaces verts pénètrent le bâtiment, créant des niches végétales qui participent au confort thermique tout en renforçant la connexion visuelle avec l’extérieur.
Les structures porteuses du bâtiment se fondent dans le paysage boisé. Inspirées des racines et troncs d’arbres, elles créent un jeu de transparence et de filtres visuels entre l’intérieur et l’extérieur. Ces éléments structuraux servent de support à des terrasses en surplomb, qui deviennent des lieux de travail extérieurs, ombragés par la canopée naturelle. La forêt ne fait pas seulement office de décor, elle devient une extension fonctionnelle des espaces de travail.
La conception du bâtiment repose sur une approche bioclimatique, visant à optimiser l’orientation et la ventilation naturelle. Les façades sont pensées pour maximiser les apports solaires en hiver et s’en protéger en été, grâce à des dispositifs de brise-soleil adaptés. Les matériaux sélectionnés privilégient la faible empreinte carbone : structure bois à haute performance énergétique, enveloppe isolante en matériaux biosourcés, et finitions naturelles.
L’usage du bois est central dans le projet, non seulement pour ses qualités esthétiques et écologiques, mais aussi pour sa capacité à réguler l’humidité et à améliorer la qualité de l’air intérieur. Le bois utilisé provient de forêts gérées durablement et se décline dans différentes applications : structure porteuse, bardages extérieurs, revêtements intérieurs, contribuant à une atmosphère chaleureuse et sereine dans les espaces de travail.
L’un des enjeux majeurs du projet réside dans la création d’une nouvelle expérience de travail, en lien direct avec la nature. Les espaces de travail traditionnels sont repensés pour favoriser le bien-être des utilisateurs, en intégrant des zones de coworking extérieures sous la canopée, offrant une immersion complète dans l’environnement naturel. Le projet vise à promouvoir un mode de vie durable, où le cadre de travail s’adapte aux besoins de l’homme, tout en respectant et en valorisant la nature.
Ce projet de Sophia Antipolis représente une réponse architecturale contemporaine aux problématiques climatiques et sociales. En intégrant harmonieusement l’environnement naturel dans la conception, il propose une architecture à la fois performante, respectueuse et inspirée par le paysage dans lequel elle s’inscrit.